CARNETS:








dans les carnets, on peut "faire des gammes".
le sens est de remplir les pages, les unes après les autres, jusqu'à leur épuisement.
on peut choisir un outil, un matériau de départ, parfois un geste.
une des caractéristiques du carnet est d'appeler, de page en page, à des variations infimes.
mais, comme pour tout livre, livret, cahier, 
le regard sur lui n'est pas plein, directement, il est fragmenté, linéaire.
cela enlève une grande part d'inquiétude, on est libéré de "devoir bien faire".
et parfois, comme par hasard, quelque chose accroche le regard.
parfois, on peut arracher une page; c'est un peu tricher, mais on se dit que "peu importe".
le carnet est un repos.

on vient à lui pour terminer un jour, ou, en pleine nuit, quand le sommeil s'enfuit.
on encore, très tôt, certains matins, pour attendre la lumière.
parfois, le carnet vient pallier au manque de courage, même en plein jour.
de le savoir là donne un peu d'assurance, celle de pouvoir aller au bout du jour.
des carnets, on en a toute une collection, en attente.
il nous suffira de tracer en eux, de la première à la dernière page. 















































"Tourner la terre":

(détail)